L'Aéronautique En Deux Cliques

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Les premiers éléments sur l’accident du 777 d’Asiana à San Francisco

Les premiers éléments sur l’accident du 777 d’Asiana à San Francisco 

Deborah Hersman, présidente du NTSB, a tenu une conférence de presse le 7 juillet afin de procurer les premiers éléments recueillis pour l’enquête sur l’accident d’Asiana. Le bureau d'enquête américain est en effet en possession des deux enregistreurs de vol du Boeing 777 impliqué le 7 juillet et les a envoyés à Washington où l’analyse de leurs données a débuté.


La première écoute du CVR (Cockpit Voice Recorder – enregistreur de conversation) a établi que l’approche s’est effectuée normalement, sans discussion de l’équipage. La vitesse d’approche avait été fixée à 137 nœuds, avec les volets (flaps) à 30° et le train sorti. Cependant, 7 secondes avant l’impact, l’un des membres de l’équipage a appelé à augmenter la vitesse de l’appareil. Quatre secondes avant l’impact, le vibreur de manche s’est déclenché, prévenant d’un décrochage imminent. Puis, 1,5 seconde avant l’impact, l’équipage a demandé à faire une remise de gaz.


Les données du FDR (Flight Data Recorder – enregistreur de données) indiquent quant à elles que la vitesse était « significativement inférieure à la vitesse fixée et pas seulement de quelques nœuds. » Par ailleurs, l’automanette était désactivée – les manettes de gaz positionnée sur « idle ». Quelques secondes avant l’impact, l’équipage l’a activée et les moteurs ont semblé répondre normalement.


Deborah Hersman a également confirmé que le système ILS de l’aéroport de San Francisco ne fonctionnait pas. Il a été désactivé le 1er juin et doit rester hors service jusqu’au 22 août afin que les autorités aéroportuaires puissent reculer le seuil de piste et étendre ainsi la zone de sécurité. En revanche, le PAPI (Precision Approach Path Indicator), qui aide le pilote à déterminer la pente d’approche, fonctionnait.


La directrice du NTSB a déclaré que le bureau ignorait encore qui était aux commandes. Une porte-parole d’Asiana a cependant révélé le 8 juillet que le pilote aux commandes était Kang Kook Lee (46 ans), un pilote « très expérimenté » (plus de 9 700 heures de vol) ayant auparavant volé sur A320, 737 et 747. Il était toutefois en formation sur 777 et n’avait cumulé que 43 heures de vol sur ce type d’appareil. Il était déjà venu à San Francisco, notamment aux commandes de 747-400. Le co-pilote et formateur, Jung Min Lee (49 ans), avait quant à lui près de 12 400 heures de vol à son actif, dont 3 200 sur 777. Rappelons que le poste de pilotage du 747-400 est très proche de celui du « Triple Sept ».


Au vu de l’absence de communication entre les deux membres d’équipage jusqu’à sept secondes avant l’accident, l’enquête devrait donc se pencher sur le CRM (Crew Resource Management) et notamment sur le rôle du PNF (Pilot Non Flying) durant l'approche finale.


Le 777-200ER d’Asiana Airlines immatriculé HL7742 (ln 553), entré en service en 2006 auprès de la compagnie coréenne, s’est écrasé le 6 juillet lors de son atterrissage à l’aéroport de San Francisco. Après avoir obtenu la clairance pour se poser piste 28L, il a réalisé une approche trop lente et a touché 115 mètres avant le seuil de piste, au niveau de la digue séparant la piste de la baie. La section arrière, non pressurisée, de l’appareil s’est détachée au niveau du seuil de piste, ainsi que les trains d’atterrissage. Le 777 s’est immobilisé à 490 mètres du seuil. Réalisant le vol OZ214 en provenance de Séoul, l’appareil transportait 291 passagers et seize membres d’équipage. On dénombre deux victimes parmi les occupants de l’appareil ; dix personnes sont dans un état critique.

 

 

 




08/07/2013
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